A Olkiluoto le pari risqué du démarrage du réacteur EPR OL3

En Finlande, le démarrage du réacteur EPR OL3 de la centrale d’Olkiluoto est intervenu mardi 21 décembre, après 12 ans de retard par rapport au projet initial et avec un budget multiplié par 3. L’Autorité de Sûreté Nucléaire finlandaise STUK a donné son accord au démarrage de la réaction nucléaire et des essais à faible puissance pour ce réacteur EPR OL3 construit avec beaucoup de difficultés par le consortium Areva Siemens à Olkiluoto.

Des dysfonctionnements à Taishan qui pourraient affecter les autres EPR

Six mois plus tôt, en Chine, de graves dysfonctionnements au niveau du réacteur EPR n°1 de la centrale de Taishan ont été révélés. Cette situation est probablement liée à un défaut de conception dont il est raisonnable de craindre qu’il puisse affecter les autres EPR. Ces dysfonctionnements peuvent avoir des conséquences lourdes en termes de sûreté nucléaire et d’exposition des travailleurs et des riverains.

D’ailleurs, d’après un mémorandum du 16 décembre 2021 rédigé par STUK, l’exploitant de ce réacteur EPR – TVO -, a étudié la “possibilité” de fuites de combustible sur son réacteur, similaires à ce qui s’est passé à Taishan 1. Le document indique que “sur la base de cette étude, STUK est d’avis que l’apparition de fuites de combustible à OL3 pour la même raison est peu probable”. Notamment en raison des “différences de combustible utilisé dans les centrales”. 

L’EPR d’Olkiluoto n’aurait pas dû être autorisé à diverger

La CRIIRAD demande donc TVO rende public l’ensemble du dossier scientifique et technique. Elle considère que, les causes des dysfonctionnements rencontrés sur l’EPR de Taishan 1 n’ayant pas encore été soigneusement identifiées et traitées, l’EPR d’Olkiluoto n’aurait pas dû être autorisé à diverger. D’autant que la lecture attentive du mémorandum de STUK nous rappelle que de nombreux dysfonctionnements portant atteinte à la sûreté du réacteur ont été découverts sur ce chantier. C’est ainsi par exemple que suite au test d’étanchéité réalisé au printemps 2020 avant le chargement du combustible, il avait été constaté que 3 des 6 vannes de commande mécanique des soupapes de sécurité étaient défectueuses.

 

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