28/09/2017 – 60 ème « anniversaire » de la catastrophe de Kyshtym. La population est toujours exposée aux radiations d’un des sites les plus contaminés de la planète

Le site nucléaire militaire de Mayak, au sud-est de l’Oural, en Russie, a été construit dans l’urgence, au lendemain de la seconde guerre mondiale, afin de produire le plutonium nécessaire au développement des armes nucléaires soviétiques. C’est là qu’a été fabriquée la première bombe atomique russe, qui a explosé en 1949. Une ville secrète (Tcheliabinsk-40, appelée désormais Ozersk), a été implantée au Nord de Mayak pour héberger les travailleurs impliqués dans ce projet. Le site de Mayak, a été le siège du premier accident nucléaire de grande ampleur, bien avant Tchernobyl. Le 29 septembre 1957, une cuve de déchets radioactifs a explosé, contaminant un vaste territoire. La catastrophe de Kyshtym, du nom d’une ville proche du site, est restée secrète jusqu’aux révélations, en 1976, de Jaurès Medvedev, un scientifique russe alors exilé en Angleterre. Il lui faudra des années de combat pour faire reconnaitre l’ampleur de la catastrophe, alors que la CIA, et d’autres experts, étaient au courant depuis très longtemps.

A la date anniversaire de cette tragédie, nous avons souhaité témoigner de la forte contamination dans l’environnement du site Mayak, contamination imputable à la catastrophe de 1957 et à des pratiques invraisemblables de gestion des effluents hautement contaminés ayant conduit à la dispersion de matières radioactives dans l’atmosphère et dans le bassin versant de la rivière Techa.

Il est difficile, encore aujourd’hui, de connaître l’ampleur exacte de la contamination de l’environnement et les conséquences sanitaires. Les lanceurs d’alerte sont brimés, comme Nadezda Kutepova, fondatrice de l’association “Planète de l’espoir » (à Mayak) qui a été dans l’obligation de fuir son pays avec ses enfants en 2015 et a obtenu le statut de réfugiée politique en France en 2016. Elle a pu témoigner1 de la situation lors du congrès « Human Rights, Future Generations and crimes in the Nuclear Age » à Bâle du 14 au 17 septembre 2017, auquel a assisté la CRIIRAD.

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