06/07/2010 – Eau du robinet et tritium / Analyse d’échantillons d’eau du robinet : précisions

Communiqué du 6 juillet 2010 – 15h

Le Collectif Antinucléaire 84 (CAN 84) a confié au laboratoire de la CRIIRAD des échantillons d’eau du robinet prélevés en janvier 2010 à Avignon, Mornas et Carpentras afin d’effectuer le dosage de la concentration en tritium, un isotope radioactif de l’hydrogène. Cette recherche est justifiée par le fait que de nombreuses installations nucléaires de la région sont autorisées à rejeter du tritium dans l’atmosphère ou par voie liquide.

Les résultats des mesures effectuées par le laboratoire de la CRIIRAD et communiqués au CAN 84 en février 2010 ont montré que l’échantillon d’eau du robinet prélevé à Avignon ne présentait aucune activité détectable en tritium (valeur inférieure à la limite de détection de 2,5 Bq/l).

Le tritium était en revanche détecté dans les échantillons d’eau de Mornas et Carpentras : respectivement 5,6 et 8,2 Bq/l.

Ces résultats sont atypiques et indiquent (a priori) qu’il y a un apport « anthropique » de tritium.

La CRIIRAD a donc recommandé au CAN 84 qu’il  transmettre ces résultats aux services en charge de la distribution des eaux des 3 villes concernées, aux municipalités et à l’ARS afin que soit précisée l’origine exacte des eaux (type de nappe ou de captage) et de procéder à de nouvelles mesures de tritium pour vérifier s’il s’agissait d’un phénomène ponctuel ou représentatif d’une situation chronique. Dans le second cas, il serait nécessaire de rechercher l’origine de ce tritium.

Ceci n’est pas la position de la réglementation française qui a retenu, pour le tritium dans l’eau potable, une référence de qualité de 100 Bq/l (valeur qui sert de seuil d’investigation pour la recherche de radionucléides artificiels).

La CRIIRAD a toutefois précisé au CAN 84 que l’ingestion d’eau contenant 6 ou 8 Bq/l de tritium conduit à une dose négligeable au vu des coefficients de dose officiels, y compris pour une consommation quotidienne. Bien qu’il faille tenir compte des incertitudes sur la validité de ces coefficients de dose et sur la radiotoxicité du tritium, le problème ne devrait pas être posé en termes sanitaires. Il importe de répondre aux questions soulevées par les résultats sans pour autant alarmer la population.