23/06/2025 – Iran : le point après l’attaque des USA

Dans la nuit du 21 au 22 juin, les USA ont bombardé les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan. La puissance de l’attaque invite à la prudence quant aux annonces d’absence d’augmentation des niveaux de radiation à l’extérieur des sites touchés.

Les bombardements ont visé des sites déjà très impactés par les attaques conduites par l’armée israélienne depuis le 13 juin : le site de Natanz, destiné à la production d’uranium enrichi jusqu’à 60%, et celui d’Ispahan, comportant notamment une usine de conversion d’uranium et une usine de fabrication de combustible nucléaire pour le réacteur de Téhéran.

Le troisième site touché, à Fordo, comporte une usine d’enrichissement d’uranium située en profondeur (80 à 90 mètres selon les sources), dans lequel l’Agence Internationale de l’Energie Atomique aurait découvert la présence, en 2023, d’uranium enrichi à 83,7% (1).

Pour atteindre les installations souterraines de Fordo ainsi que celles de Natanz, qui comporte également une partie souterraine, les USA ont utilisé des bombes massives GBU-57 de 13,6 tonnes, comportant chacune 2,7 tonnes d’explosif et capables de s’enfoncer de 61 mètres avant d’exploser. L’attaque a également impliqué des missiles de croisière Tomahawk (1,2 tonnes dont 0,45 tonne d’explosifs).

Le 22 juin, l’AIEA indique avoir « été informée par les autorités réglementaires iraniennes qu’il n’y a pas eu d’augmentation des niveaux de radiation hors site après les dernières attaques sur les trois sites nucléaires iraniens » (2).

Cette affirmation doit être prise avec prudence : compte tenu de la puissance des bombardements, il est peu probable que l’attaque des trois sites n’ait entraîné aucune dispersion de matières radioactives liées au processus de conversion-enrichissement de l’uranium.

Le 23 juin, l’AIEA indique d’ailleurs que « des cratères sont désormais visibles sur le site de Fordo ».

Par ailleurs, la question de l’utilisation d’uranium appauvri afin d’améliorer le pouvoir de pénétration et/ou la stabilisation des bombes utilisées reste ouverte. De l’uranium appauvri a déjà été incorporé dans certaines munitions, dans le passé entraînant une dissémination d’uranium appauvri dans l’environnement.

La CRIIRAD rappelle que l’uranium, qu’il soit appauvri, naturel ou enrichi, est radioactif (3) : ce métal présente une toxicité radiologique et chimique.

Rédaction : Julien Syren, le 23 juin à 16h


Contact presse

Bruno Chareyron, conseiller scientifique CRIIRAD : bruno.chareyron@criirad.org


  1. https://urlr.me/RtMcVj ↩︎
  2. https://www.iaea.org/newscenter/pressreleases/update-on-developments-in-iran-5 ↩︎
  3. https://www.criirad.org/le-saviez-vous-naturel-enrichi-ou-appauvri-luranium-est-radioactif/ ↩︎

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