Le reportage « Japon : Fukushima, eaux toxiques », réalisé par Sophie Bontemps et Gildas Corgnet, sera diffusé dans l’émission ARTE Reportage le samedi 8 novembre à 18h50, et disponible en replay dès le 5 novembre sur le site d’ARTE.
Avec beaucoup de sensibilité et d’émotion, ce documentaire nous rappelle que la catastrophe est loin d’être terminée, malgré la volonté des autorités de tourner la page à tout prix.
La détresse des habitants de Fukushima dont la terre ancestrale, désormais souillée, est jetée dans des sacs poubelles ; l’éclairage de la chercheuse franco-japonaise Cécile Asanuma-Brice, qui étudie les conséquences sociologiques depuis 14 ans, sont autant de temps forts.
Une séquence illustre singulièrement la banalisation des risques sanitaires. Dans le cadre de visites organisées à la centrale, il est possible de s’approcher à environ 80 mètres des réacteurs accidentés depuis un balcon. Le taux de radiation y est pourtant plusieurs centaines de fois supérieur au niveau naturel. En une trentaine de minutes, l’équipe de tournage a reçu une dose de 20 microsieverts (sans compter les risques d’inhalation de substances radioactives). Pour l’industriel TEPCO, aucun souci, la limite pour les visiteurs est fixée à 100 microsieverts par jour et il est important que tous puissent constater que le travail de décontamination avance.
Pourtant, au-delà de 10 microsieverts par an, le risque sanitaire peut déjà être considéré comme non négligeable. Lors du montage, la CRIIRAD a apporté des conseils à la réalisatrice pour illustrer le caractère totalement lénifiant du discours de TEPCO eu égard aux principes internationaux de radioprotection.
Rédaction : Bruno CHAREYRON •
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