Actualités 2013

Suite aux incidents qui ont concerné ces derniers jours la centrale nucléaire du Tricastin (voir la note d'information CRIIRAD N° 13-40 ci-dessous), la CRIIRAD a procédé comme prévu à des analyses complémentaires. Elles ont porté sur le filtre et la cartouche à charbon actif de la balise d'Avignon, balise du réseau de la CRIIRAD la mieux située (à 40 km au sud du site nucléaire du Tricastin) par rapport aux vents du nord dominants qui ont soufflé durant cette période. 
La cartouche à charbon actif a été prélevée le 26 novembre par les services techniques de la Ville d'Avignon. Elle avait été mise en place le 19 novembre et son analyse renseigne donc sur la qualité radiologique de l'air respiré par la population de la région d'Avignon au cours de cette période. Le filtre papier (qui piège les poussières en suspension dans l'air) a été prélevé le 27 novembre. L'échantillon analysé porte sur les aérosols déposés entre le 20 et le 27 novembre. Le contrôle a donc porté sur la qualité de l'air respiré par la population durant la période des incidents survenus sur le site du Tricastin.

Les analyses ont été effectuées au laboratoire de la CRIIRAD et n'ont révélé aucune contamination : 
-  Filtre : aucun radionucléide artificiel détecté. Limite de détection (Note 1) pour le césium 137 : 0,012 mBq/m3   
-  Cartouche à charbon actif : aucun radionucléide artificiel détecté. Limite de détection (Note 1) pour l'iode 131 sous forme gazeuse : 0,082 mBq/m3

Note 1 : La limite de détection renseigne sur la précision de la mesure. Le radionucléide est peut-être présent mais son activité se situe en-dessous de la limite de détection. 

Lire la note d'information CRIIRAD N° 13-40

Une "pluie" de filaments blancs a été observée en particulier dans la journée de jeudi 7 novembre, aux environs de Valence et Romans-sur-Isère.

D'après plusieurs témoignages, et sur la base d'un premier niveau de recherches documentaires, cet événement correspondrait à un épisode particulièrement intense du phénomène dit du "fil de la vierge" : de jeunes araignées migrent en tissant un fil emporté par le vent.

Toutefois, la CRIIRAD ne dispose pas des compétences pour apporter une réponse définitive aux questions posées. Compte tenu des nombreuses demandes reçues par son laboratoire, et dans le cadre de sa mission de contrôle de la radioactivité dans l'environnement, la CRIIRAD a décidé de procéder à deux types de contrôles.  

Dans un premier temps, une analyse par spectrométrie gamma a été effectuée sur le filtre de la balise de Romans. La portion de filtre analysée correspond aux aérosols (particules en suspension dans l'air) déposés sur le filtre pendant la semaine incluant le phénomène (entre le
5 novembre 9h05 TU et le 12 novembre 9h05 TU). Aucun radionucléide artificiel émetteur gamma n'a été détecté (1), et les teneurs en radionucléides naturels émetteurs gamma sont habituelles. Il est important de signaler qu'à l'examen visuel, aucun filament n'était visible sur cette portion de filtre.

Dans un second temps, notre laboratoire a effectué une analyse par spectrométrie gamma de filaments blancs prélevés à Sardieu (Isère) le 9 novembre 2013.

L’analyse effectuée du 15 au 18 novembre n’a révélé aucune présence de substances radioactives.

Les limites de détection pour cet échantillon sont de l’ordre de 0,01 à 0,1 Becquerels pour les radionucléides artificiels émetteurs gamma comme césium 137, iode 131, américium 241 et 0,04 à 0,6 Becquerels pour les radionucléides naturels émetteurs gamma des chaînes de l’uranium 238, uranium 235 et thorium 232 (voir rapport d’analyse).

La CRIIRAD tient à préciser les points suivants :

- notre laboratoire ne dispose pour l'heure d'aucun élément susceptible de mettre en doute l'origine naturelle du phénomène observé. Les investigations menées ont simplement pour but d'apporter, sur la base d'éléments objectifs, des réponses aux citoyens qui ont manifesté une certaine inquiétude quant à la radioactivité possible de ces filaments ;

- les analyses effectuées par le laboratoire de la CRIIRAD portent uniquement sur la radioactivité (naturelle ou artificielle). Afin de déterminer la nature précise des filaments, d'autres types d'analyses seraient nécessaires. D’autres organismes ont lancé des analyses. Dès lors que ces résultats seront portés à notre connaissance, nous serons en mesure de renvoyer vers ces organismes.

(1) A titre d'exemple, l'activité volumique du césium 137 est inférieure à la limite de détection de 0,02 mBq/m3. Pour information, l’analyse habituelle portant sur les dépôts de 30 jours a également été effectuée en comptage long (durant une nuit) le 12 novembre 2013. Pour cette analyse de filtre correspondant à des dépôts entre le 7 octobre et le 12 novembre, la limite de détection pour le césium 137 est de 0,005 mBq/m3.

Des internautes anglophones ont mal interprété les graphiques des mesures de radioactivité effectuées dans l’air à Montélimar et dans l’eau en Avignon dans la période du 4-7 septembre 2013 et publiés sur le site des balises gérées par la CRIIRAD. Ils font circuler sur internet une information selon laquelle la CRIIRAD aurait détecté en septembre 2013 sur le territoire français une radioactivité anormale liée à Fukushima . Cette information est erronée et provient d’une mauvaise interprétation des graphiques mis en ligne en français sur le site. La CRIIRAD va revoir la conception de ses graphiques afin de limiter les risques de mauvaise interprétation par des citoyens non francophones.


L'exploitant EDF a rapporté auprès des pouvoirs publics et des membres de la CLIGEET l'arrêt de l'unité de production n°2 de la centrale nucléaire du Tricastin le 27 août vers 12 h. Selon EDF, qui a publié un communiqué sur son site, cette unité « [...] s'est arrêtée automatiquement à la suite d'un dysfonctionnement de la turbine située en salle des machines, dans la partie non nucléaire des installations.
Les investigations sont en cours pour déterminer l'origine de ce dysfonctionnement. »

La CRIIRAD étudiera les explications données par l'exploitant pour cet incident, notamment dans le cadre des réunions de la CLIGEET auxquelles elle participe. Par ailleurs, depuis l'arrêt de l'unité de production, aucune anomalie n'a été détectée par le réseau de balises gérées par la CRIIRAD, en particulier par les 2 balises les plus proches du site du Tricastin (celles de Montélimar, à 27 km au nord, et d'Avignon, à 43 km au sud). 

Les médias (France Bleu Drôme Ardèche, relayé par France Info) ont rapporté qu’un incident électrique perçu par les riverains (flash bleu suivi d’un claquement fort) s’était produit le jeudi 28 février vers 20H à la centrale nucléaire du Tricastin. Selon EDF, « un parafoudre de la ligne électrique 225 000 volts, située après le poste de transformation principal de l’unité de production n°1 s’est rompu, provoquant l’interruption de l’évacuation d’énergie vers le réseau électrique. L’unité de production s’est aussitôt mise en sécurité et le réacteur a été arrêté en toute sûreté. » EDF, joint par téléphone par la CRIIRAD, atteste que l’alimentation électrique du réacteur ne serait pas affectée. La CRIIRAD reste vigilante.


 

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