Des avancées concrètes obtenues grâce au Quartex et au Radex

Quartex RD8901, Radex RD1503 et Radex RD1212

RETOMBEES DE TCHERNOBYL DANS LE MERCANTOUR / ATLAS CRIIRAD-ANDRE PARIS

Au milieu des années 1990, c’est avec un Quartex RD8901 que M. André Paris, géologue indépendant, effectuait ses premiers relevés radiamétriques dans le Mercantour.

Grâce à son travail de terrain, réalisé avec la collaboration de M. Thierry Constantin-Blanc, la CRIIRAD a pu faire des prélèvements et analyses de sol, à partir desquels elle a publié en 1998 une étude sur la contamination radioactive de l’Arc alpin.

André Paris s’est ensuite équipé de matériel professionnel et a effectué pendant plusieurs années des milliers de mesures grâce auxquelles, avec l’appui scientifique de la CRIIRAD, un atlas de la contamination radioactive des sols de France et d’Europe a pu voir le jour en 2002.

Atlas

MINES D’URANIUM

En 2002, le président de l’ONG Aghir In’Man, M. Almoustapha Alhacen, sollicitait la CRIIRAD afin d’effectuer des contrôles dans l’environnement des mines d’uranium d’Arlit au Niger.

Mesure effectuée aux environs d’Arlit (Niger) avec un Quartex RD8901 par M. Almoustapha Alhacen (ONG Aghir In’Man) le 12 décembre 2003 (crédit photo : CRIIRAD)

Une première série de relevés était effectuée par Aghir In’Man grâce à un Quartex RD8901 transmis par la CRIIRAD. Au vu de ces premiers résultats, la CRIIRAD décidait de se rendre sur place en 2003 afin d’approfondir le dossier. Bien que tout le matériel professionnel lui ait été confisqué par les autorités à son arrivée à Niamey, la CRIIRAD réussissait à conserver un Quartex RD8901, grâce auquel la présence de ferrailles contaminées a pu être mise en évidence en pleine ville d’Arlit.

Le cas d’Arlit n’est pas isolé : grâce au Quartex RD8901 (puis au Radex RD1503) et à l’appui de la CRIIRAD, de nombreux citoyens et associations locales ont pu débuter un travail de terrain autour de mines d’uranium, en France et dans le monde. Citons notamment le cas de Saint-Priest-La-Prugne (Loire), autour de laquelle le collectif des Bois Noirs et sa présidente Mme Arlette Maussan ont pu mettre en évidence de nombreuses anomalies radiologiques, d’abord avec le Quartex RD8901, ensuite avec un appareil professionnel (le scintillomètre DG5). Ce travail a permis d’obtenir la décontamination de dizaines de sites présentant une radioactivité anormale du fait de l’emploi de stériles uranifères comme remblai.

VAUJOURS

Entre 1955 et 1997, le CEA a conçu, développé et mis au point de nouveaux explosifs chimiques et édifices pyrotechniques sur son centre de Vaujours en région parisienne.

En 2001/2002, la CRIIRAD mettait en évidence une pollution résiduelle du site par des substances radioactives (dont uranium naturel et appauvri), et émettait des doutes sur les critères retenus par le CEA pour la décontamination ultérieure du site.

Le 9 mai 2011, M. Christophe Nedelec, représentant de l’association “Les Abbesses de Gagny-Chelles”, relevait au moyen d’un Radex RD1503 une contamination résiduelle dans une casemate du site. Ces résultats étaient mis en doute par les autorités et la société Placoplâtre qui envisage de réutiliser le site.

Le 25 février 2014, des mesures contradictoires réalisées notamment par la CRIIRAD confirmaient le constat initial de M. Nedelec : la casemate présentait bien une contamination résiduelle, qui n’avait pas été détectée par les autres laboratoires (CEA, IRSN, BURGEAP-Nudec) qui soit utilisaient des appareils inadaptés, soit n’effectuaient pas les mesures au contact de la zone contaminée.

Vaujours

Mesure effectuée au point CEA1 (casemate TC1, fort de Vaujours) avec un Radex RD1503 par M. Nedelec le 9 mai 2011 (crédit photo : Christophe Nedelec)

PIGMENTS A L’URANIUM

A la fin des années 1990, grâce aux mesures effectuées par plusieurs utilisateurs du Quartex RD8901, la CRIIRAD découvrait que des objets du quotidien (émaux, bijoux, carreaux de cuisine, …) étaient colorés avec des pigments contenant de l’uranium.

En 2002, au terme d’une intense campagne de mobilisation (pétitions, communiqués de presse, interpellation des autorités), la CRIIRAD a obtenu que deux garanties soient inscrites dans le code de la santé publique : l’interdiction d’ajouter délibérément des substances radioactives dans les aliments, les biens de consommation et les produits de construction (article R.1333-2), et l’interdiction d’utiliser des matériaux et des déchets provenant d’une activité nucléaire contaminés ou susceptibles de l’être pour la fabrication de biens de consommation et de produits de construction (article R.1333-3).

AIGUILLES DE RADIUM 226

Le 5 mars 1998, la CRIIRAD était alertée par l’un de ses adhérents qui avait détecté avec son Quartex RD8901 un niveau de radiation anormalement élevé sur un trottoir du centre-ville de Nice.

La CRIIRAD se rendait sur place le 12 mars, et découvrait que l’irradiation à laquelle les passants étaient exposés à leur insu provenait d’un cabinet de radiologie : des aiguilles de radium 226, une substance très irradiante et radiotoxique, avaient été oubliées dans le placard de la salle d’attente !

Consciente qu’il ne s’agissait pas d’un cas isolé, la CRIIRAD saisissait les autorités, qui lançaient une campagne de récupération des sources de curiethérapie pouvant être détenues par les médecins. Des centaines de sources radioactives ont ainsi pu être collectées.